Mettre en place une dynamique de transition écologique dans une famille de 5 personnes ne se fait pas du jour au lendemain. Ceux qui tentent de vous convaincre du contraire vous leurrent. Soit ils n’ont eux-même jamais testé le changement, soit ils vous mentent sciemment en vous cachant les nombreuses difficultés que cela implique. Pour pratiquer le zéro déchet et se lancer dans une consommation alternative, il faut en effet non seulement beaucoup d’organisation et d’anticipation mais également une bonne dose d’indulgence et de patience. L’idée étant à la fois de ne pas s’apitoyer sur notre vie d’avant chargée de plastiques, d’emballages, de malbouffe et de surconsommation mais également d’accepter que les choses ne changeront pas forcément du jour au lendemain, que les écueils seront nombreux, que nos faux pas s’accumuleront et que nous devrons vivre avec de nombreuses contradictions. Les tris que nous avons réalisés le mois derniers dans nos armoires de cuisine sont éloquents à ce sujet. Constatez par vous-mêmes le nombre de gourdes et de contenants accumulés au fil des années, la majorité en plastique, sous prétexte de s’équiper pour devenir des supers héros du zéro déchet. La preuve en image que nous sommes passés par différents stades avant de réaliser que l’adage « au plus simple, au mieux » est bien souvent le plus efficace !
Aujourd’hui nous avons fait le tri et identifié ce qui nous est vraiment utile. Pour palier un maximum aux imprévus, j’ai également mis en place un kit zéro déchet, quelques indispensables qui me suivent désormais (presque) quotidiennement (il y a encore quelques ratés), adoptés après de nombreux essais et erreurs, et qui me permettent de me rapprocher un maximum de mon objectif zéro waste. Quoiqu’en disent certains, on ne fait pas de zéro déchet sans être un minimum équipé ! Un kit qui se décline en deux versions selon le type de journée (pro ou avec enfants). J’aime parler de « kit » car il s’agit pour moi de deux petits sacs qui comprennent chacun l’ensemble des objets indispensables que j’y range directement après usage pour être certaine qu’ils soient prêt à être emportés, même en cas de départ précipité de la maison. Deux sacs que je peux porter à la main ou sur mon dos en fonction de mon mode de transport et qui rentre facilement dans ma fonte vélo.
Mon kit boulot
1) Pour le petit-déjeuner :
Dans le rush le matin, la sacro-sainte tartine salée du petit-déjeuner est souvent l’une des premières choses qui se voit sacrifiée dans ma journée. Il m’arrive en effet encore régulièrement de partir l’estomac vide et de me précipiter vers le premier pain au chocolat de la station de métro. Une option plutôt détestable tant d’un point de vue nutritionnel que sur le plan du « zéro déchet ». Une mauvaise habitude dont j’ai réduit au maximum l’impact écologique depuis que j’emmène avec moi ma pochette réutilisable de chez CYCLUP. Le franc est tombé en lisant sur Facebook le poste de Ginkgo, artisan pâtissier et boulanger à Bruxelles, qui a lancé une carte de fidélité zéro emballage pour récompenser les clients qui viennent avec leur propres contenants et qui évoquait entre autres le pain au chocolat du matin aussitôt acheté aussitôt consommé. Une absurdité qui bizarrement ne m’avait jamais sauté aux yeux. Depuis, je suis très fière de présenter ma pochette réutilisable le matin quand il m’arrive de prendre un pain au chocolat ou un croissant dans ma petite boutique du métro. La pochette achetée chez CYCLUP a été fabriquée avec un côté nappe cirée à l’intérieur qui se nettoie très facilement et avec un côté tissu à l’extérieur. Elle me sert aussi pour le sandwich du midi (à y glisser coupé en deux). Avantage : elle ne prend vraiment pas de place dans un sac à main. Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de voir mon poste sur le sujet, CYCLUP est un projet d’insertion socio-professionelle de l’ASBL Job Office, développé en collaboration avec le CPAS de Bruxelles se décline en 4 volets : un centre de tri textile, une friperie, un atelier-boutique et une menuiserie qui travaillent en étroite collaboration. L’objectif ? Récupérer, transformer, customiser ! Le tout en permettant à des personnes sans emploi inscrites au CPAS de se réinsérer professionnellement et en offrant à un public précarisé des tarifs préférentiel. Up c’est donc pour l’idée de redonner vie à des objets et des vêtements mais également de tirer les personnes vers le haut. L’endroit rêvé si vous devez faire des petits cadeaux ou tout simplement pour vous habiller. Vous y trouverez notamment des bijoux, des vêtements de créateurs, des sacs, des contenants zéro déchets et du petit mobilier… Un magnifique projet que je vous invite chaleureusement à découvrir !
2) Pour le lunch :
A midi, l’idéal est de prendre avec soi les restes du repas du soir ou de se préparer un casse-croûte rapide pour l’occasion. Deux options qui s’avèrent non seulement très économiques mais également très agréables puisqu’elles permettent de maîtriser un maximum ce qui se trouve dans notre assiette. Dans mon cas, la première ne fonctionne que de manière tout à fait aléatoire en fonction des quantités de restes du repas du soir (by the way le bol isotherme nomade de chez Qwetch est parfait pour conserver un plat réchauffé le matin) tandis que la seconde est tout simplement incompatible avec mon mode de vie, quoi qu’en disent les livres de recettes consacrés au sujet ou les reines du batch cooking que j’essaie pourtant de suivre vaille que vaille quand les weekends ne sont pas trop chargés. Bref, il m’arrive encore souvent de devoir acheter mon lunch à l’improviste sur le pouce et de me retrouver dans des situations qui génèrent un max de déchets ! Deux objets me permettent de palier à ce problème : la Tiffin et les pochettes à Sandwichs.
– Ma Tiffin : La Lunch-box qui a changé ma vie, en particulier quand je vais chercher un plat à emporter sur l’heure du midi. Fini les prises de tête à la sandwicherie du coin ou chez mon restaurateur préféré! Cette boîte en inox pratique, solide, durable et hermétique se glisse facilement dans n’importe quel sac et m’accompagne désormais quotidiennement. Légère et fonctionnelle, elle existe dans 3 formats distincts mais l’assiette est de loin mon préféré car elle permet d’y mettre à peu près tous les types d’aliments : salade, pâtes, morceau de tarte, sandwich (coupé en 2), fruits, soupes, etc. Petit plus : des séparateurs optionnels offrent la possibilité de dissocier les différentes préparations. Pour info, la Tiffin est vendue chez de nombreux partenaires en Belgique (voir carte ici) pour une vingtaine d’euros. Sa distribution de plus en plus large est le fruit du travail acharné de Violaine Dupuis qui a lancé le projet chez nous il y a 5 ans déjà.
– Les pochettes à sandwichs : Elles ont l’avantage de prendre moins de place que la Tiffin pour les jours où je prends juste mon sac à main avec moi et laisse mon kit à la maison. Mes préférées : celle en longueur de chez Roll’eat et celle en carré de chez Keep leaf.
3) Pour les boissons
– Ma gourde Made Sustained : Pour être tout à fait précise, je fonctionne en réalité avec deux gourdes. La première, de 750ml, trône en permanence sur mon bureau. Son principal atout : me rappeler que je dois boire régulièrement car sans cela, je suis un vrai chameau qui peut n’avoir aucun sentiment de soif avant 16h ou 17h dans la journée. Un objet donc aux fonctions éminemment vitales en ce qui me concerne. La seconde, de 350 ml, a véritablement révolutionné ma vie en me permettant de renoncer définitivement aux bouteilles d’eau en plastique. Son principal atout : elle se glisse dans n’importe quel sac à main, (même de très petite taille) et se remplit facilement peu importe la taille de l’évier (même les mini d’appoints dans les toilettes de salle d’attente des médecins). Bref, elle me colle à la peau et m’a déjà sauvée dans bien des situations, en particulier quand je me retrouve piégée avec deux enfants assoiffés en plein milieu d’un métro bondé.
4) Pour les petites faims
– Ma pochette de chez Keep Leaf remplie d’oléagineux : l’option idéale pour les petites faims. Se glisse également facilement dans un sac à main. Son revêtement intérieur résistant à l’eau permet d’y glisser à peu près tout type d’aliments (petits sandwichs, carottes ou autres légumes crus, biscuits, etc.).
– Ma boîte en plastique pour y mettre quelques biscuits sucrés ou une tranche de cake. Bien que je n’achète plus aucun contenant en plastique depuis plusieurs mois, nous avons néanmoins conservé quelques contenants pour éviter de les jeter alors qu’ils étaient encore en parfait état.
5) Pour les courses dernière minute sur le chemin du retour :
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai beau avoir fait mes courses le weekend et avoir été très organisée en prévoyant les menus de la semaine, il me reste toujours un ingrédient oublié sur la liste à acheter en rentrant du boulot. Une négligence qui a souvent pour conséquence la production d’un déchet qui aurait pourtant pu être évité. d’où l’intérêt de glisser dans votre kit zéro déchet les deux éléments suivants :
– Un sac à pain et autre sacs à vrac : j’essaie d’en avoir toujours deux ou trois avec moi pour les éventuelles courses de dernières minutes le soir.
– Un tote bag : idem que pour les sacs à vrac. Le paradoxe aujourd’hui c’est qu’on en reçoit tellement partout qu’ils finissent par s’accumuler à la maison de la même manière que pour les sacs en papier et/ou en plastique par le passé. Personnellement, j’ai une vraie préférence pour ceux de la marque Loqi que j’ai achetés il y a plusieurs années, qui ont prouvé leur résistance et qui sont de grande taille.
Outre les objets qui me suivent de la maison au boulot et vice-versa, il y en a un que je laisse au bureau. Il s’agit de ma Théière nomade isotherme de chez Qwetch. D’abord convaincue par la Mug Bodum qui m’a suivie pendant de longues années dans toutes mes réunions professionnelles de la journée, je suis passée l’année dernière à la Théière nomade de chez Qwetch en même temps qu’au thé en vrac car celle-ci offre un filtre bien pratique pour y faire infuser tout type de mélanges. Ma mug Bodum a quant à elle révolutionné mes petits déjeuners du dimanche en gardant mon thé bien chaud peu importe si je suis interrompue dix fois par mes enfants pour leur préparer leur tartine au choco ou pour ramasser un bol de céréales renversé.
Mon kit avec les enfants
Peu importe l’âge de mes enfants, j’ai toujours redouté le caractère imprévisible de leur estomac. D’autant que plus la distance qui nous éloigne de la maison est importante, plus leur faim grandit de manière exponentielle. Pendant longtemps, le scénario idyllique consistant à prendre avec moi une gourde et une boîte de biscuits en vrac pour éviter de me retrouver dans une situation ingérable, ne se présentait que trop rarement. Je finissais alors coincée entre deux options dantesques : supporter pendant de longues minutes les gémissements douloureux de ma progéniture ou acheter de manière impulsive une collation sur-emballée et bourrée de produits chimiques pour mettre fin à mon calvaire. Mais depuis que Lucien est arrivé et que je dois quoiqu’il arrive emporter au minimum de quoi le changer, le sac à langer a pris des allures de maison nomade dans lequel je glisse toute sorte de choses qui lui donnent parfois des airs de garde-manger improbable : biscuits, fruits coupés en morceaux dans une boîte (pour éviter les bananes écrasées au fonds du sac), oléagineux, tartines de fromage ou de choco, etc. Je prends en plus l’une ou l’autre pochettes Keep Leaf vides avec moi pour les cas où je n’ai plus de victuailles et où je dois me réapprovisionner en cours de route. Nous avons également investi dans deux gourdes en inox Made Sustained de 750 ml que nous nous répartissons le weekend en fonction du planning des uns et des autres. Pour leurs activités sportives, les enfants recyclent les gourdes en plastiques promotionnelles reçues à diverses occasions. Les thermos Primus que nous avons achetés il y a plusieurs années déjà nous permettent par ailleurs d’emporter des boissons chaudes qui réconfortent nos petits marcheurs pendant les grandes balades des mois d’hiver en forêt.
Rien d'neuf en 2019 