Je consomme, donc je suis.
Je suis une consommatrice et j’aime ça. Je suis née dans une société qui m’a appris à consommer et dans une famille qui a toujours eu les moyens de le faire. Depuis toute petite, les occasions de consommer ne manquent pas… Pour manger et m’habiller, pour les loisirs, les vacances et la rentrée des classes, pour m’informer, me soigner, aménager ma maison, pour partager un moment entre amis. Je consomme à Noël et à Pâques, pour Halloween et Carnaval, en été et en hiver.
Je consomme pour mille raisons mais rarement parce que j’en ai vraiment besoin. J’achète pour compenser après une dure semaine de travail. Parce que je me convaincs que mon niveau d’endorphines est directement proportionnel à celui de la pile de t-shirts dans ma garde robe. Parce que le pull en vitrine dans ma boutique préférée ne se mérite qu’au prix d’un dur labeur, que nous sommes vendredi fin de journée, que j’ai largement accompli ma besogne et qu’il me revient donc de bon droit. J’achète parce que j’ai décidé de manger moins de sucre et que la dernière bible sur le sujet devrait m’aider à atteindre mon objectif. C’est donc tout bénef pour ma santé et qui plus est pour la sécurité sociale. J’achète parce que mon fils n’a plus de pantalon à se mettre (ou pour être exacte plus de pantalon propre vu la pile de linge qui s’amoncelle depuis plusieurs jours). J’achète parce que le calendrier préformaté avec les menus de la semaine est indispensable à l’équilibre de notre vie familiale et que vu ma charge mentale quotidienne, j’ai bien droit à une petite aide logistique. Bref, toutes les excuses sont bonnes pour faire de moi une reine de la consommation !
J’aime tellement consommer que je me suis déjà demandé si je n’avais pas une addiction à soigner. Si si je vous assure. Comme cette fois où j’ai été prise d’une envie irrépressible d’acheter une nouvelle paire de chaussures car je n’en avais vraiment aucune pour aller avec ma tenue du jour et que ce même jour je suis arrivée en retard à ma réunion de l’après-midi pour avoir fait du shopping pendant ma pause déjeuner. Ou cette autre fois, lorsque j’ai acheté un livre de cuisine que j’avais déjà mais dont j’avais oublié l’existence, perdu dans ma bibliothèque trop chargée de recettes en tous genres. C’est un peu comme quand vous vous demandez si vous n’avez pas une consommation d’alcool problématique parce que vous buvez quotidiennement un à deux verres de vin pour décompresser de votre journée. Posez la question c’est déjà y répondre! J’aime tellement consommer que je ne vois plus que mon compte en banque ne dirait pas non à pouvoir souffler un peu, que je gagnerais à utiliser mon argent autrement, comme par exemple pour m’offrir ce petit weekend en amoureux dont je rêve tant à la place de la tablette achetée sur un coup de tête et que j’utilise finalement si peu. Ce qui m’attire de manière irrépressible n’est définitivement pas toujours ce qui est bon pour moi! Soyons honnête, nous avons tous des penchants masochistes.
Consommer autrement…
Pourtant, depuis quelques années, je consomme autrement. Pas moins mais autrement. Cela fait déjà un moment que j’ai snobé les H&M, Zara et autres temples de la fast fashion pour me tourner vers les petites boutiques qui proposent des vêtements de marques, des pièces plus originales. Une façon pour moi de faire fonctionner les commerces locaux (et sans doute aussi de me donner bonne conscience). La garde robe de mes enfants à toujours été largement fournie de vêtements de seconde main récupérés dans la famille, chinés dans les brocantes, les ventes de la ligue des familles et plus rarement dans des boutiques spécialisées. Nous privilégions le partage entre voisins, amis, famille et en particulier celui de la voiture (notre plus grande réussite jusqu’à présent grâce à Cambio) ou du matériel de puériculture (celui dans lequel nous avons investi pour notre aîné a fait le tour de la famille et des amis avant de revenir chez nous pour le petit dernier). Nous achetons la majorité de nos livres d’occasion et revendons ceux que nous ne lisons plus. Nous mangeons essentiellement des produits locaux, de saison et non transformés que nous cuisinons nous-mêmes. Autant de petites révolutions qui se sont imposées ces 10 dernières années et qui ne relevaient pas toujours de l’évidence au départ.
Pourquoi ce défi aujourd’hui ?
Les derniers chiffres du GIEC et de l’ONU sont alarmants : 140 millions de migrants climatiques d’ici 2050, 100 millions de personnes supplémentaires qui risquent de passer sous le seuil de pauvreté, 60% d’espèces de poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles en moins depuis 1970. Ai-je vraiment besoin de continuer ? Toutes les études scientifiques vont dans le même sens. Pollution, surexploitation des ressources naturelles et urbanisation intensive détruisent notre planète à vitesse grand V. Il y a urgence à agir. Il est nécessaire d’unir nos forces pour y arriver…en consommant moins et autrement!
Pourquoi avons nous décidé d’agir aujourd’hui plus qu’hier ? Est-ce l’enthousiasme contagieux des 75.000 personnes avec qui j’ai partagé mon costume de Hulke le 2 décembre dernier ? Est-ce la venue au monde en 2018 d’un petit être sans défense qui m’a ramenée vers l’essentiel de ce qu’est notre vie sur terre ? Est-ce l’approche de la quarantaine et l’inévitable recherche de sens à mi parcours d’une vie bien remplie ? Est-ce le partage de valeurs communes et de réflexions sur le monde sur lesquelles nous avons construit notre équilibre familial qui arrivent à maturité ? Probablement un peu de tout ça en même temps. Car au-delà du défi climatique se cache aussi un défi humain, celui de revenir aux fondamentaux, de se recentrer sur l’essentiel et de recréer du lien.
En bonne consommatrice que je suis, j’ai mis au monde trois adorables consommateurs qui se sont alignés derrière moi. À la maison je suis en charge de la gestion du budget et des achats du quotidien. C’est donc essentiellement moi qui suis responsable de la consommation familiale. Je n’ai eu aucun mal à convaincre ma petite famille de se lancer dans le défi. Trop souvent attirés par le chant de la modernité, victimes d’un système qui les pousse à consommer, les enfants ne se montrent pas moins conscients que notre planète est en danger et que nous devons adopter des comportements alternatifs. Laurent, de son côté, prône et adopte depuis longtemps déjà la simplicité volontaire. Soyons honnête, si nous en sommes là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à lui et au cheminement philosophique qu’il nous a amené à faire au coeur du noyau familial. « Rien d’neuf en 2019 » est un défi dans lequel nous nous lançons donc collectivement (je ne suis pas totalement convaincue que les enfants mesurent vraiment l’engagement qu’ils ont pris…les accompagner dans la démarche sera sans aucun doute un défi en soi)! A travers ce blog et notre page Facebook, nous partagerons notre quotidien, nos trouvailles, nos doutes, nos galères, nos petites et grandes victoires, nos réflexions sur un autre type de consommation, ses limites et ses atouts. N’hésitez pas à nous rejoindre, à partager vos interrogations ou vos bons plans.
Pour en savoir plus sur notre défi, rendez-vous sur la page : Rien d’neuf, le défi!
Florence.
Et pour les belges, vous avez quelque chose?
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Bonjour, nous sommes une famille bruxelloise donc la majorité des références sur notre site sont belges. Mais je ne suis pas certaine d’avoir bien compris votre question… Vous pourriez peut-être préciser ?
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